DEPUIS BOURG - PALETTE - Galerie John Ferrère
DEPUIS BOURG – PALETTE

March 27 – April 17, 2025

Gaspard Maîtrepierre

OPENING

Thursday, March 17, 2025

Le travail de Gaspard Maîtrepierre se présente comme un outil pictural permettant aux humains de comprendre et de s’approprier les mythes. L’artiste rassemble un ensemble de symboles et d’allégories, puisant aussi bien dans les légendes antiques et contemporaines que dans l’univers de la science-fiction et du jeu vidéo. Il les restitue sous forme de fresque imagée, où chaque œuvre s’inscrit dans un récit, une histoire que le spectateur peut s’approprier, enrichir et faire évoluer au sein de son propre imaginaire.

Par cette approche, l’artiste invite à une réflexion sur la nature surnaturelle de certains événements. Il sollicite notre intuition la plus primaire, ravivant ce besoin ancestral de percer les mystères de l’univers : ce qui se tapit dans l’ombre à la tombée de la nuit, ce qui brilla de mille feux lors de la bataille céleste de Nuremberg en 1561, ou encore ces légendes qui résonnent avec une étrange clarté aujourd’hui. Son travail questionne notre capacité à penser l’inconnu et l’irrationnel, proposant des perspectives contemporaines sur des mythes anciens, tout en éclairant des phénomènes actuels à travers le prisme du mythe.

« Ce que je ne constate pas, survit à mon constat. »

Interroger sans relâche la nature des choses, surtout lorsqu’elles nous échappent : voilà l’essence de sa démarche. Gaspard Maîtrepierre peint les chemins et les multiples grilles de lecture du mystère, celles qui, inlassablement, s’offriront à l’humanité.

Pour sa troisième exposition personnelle à la galerie, Gaspard Maîtrepierre déploie une série de peintures où les mythes anciens et les iconographies contemporaines s’entrelacent en un même tissu narratif. Puisant dans les légendes antiques, la science-fiction et l’imaginaire vidéoludique, il compose des scènes où se rejouent des visions fragmentées de l’histoire et du surnaturel. Depuis Bourg-Palette ne cherche pas de réponse définitive mais convoque un héritage visuel, une incertitude, offrant à chaque spectateur la possibilité d’explorer ses propres mythologies intérieures.

La nostalgie, au fond, c’est un peu comme, enfant, jouer à la Game Boy en voiture sur la route des vacances.

Tous les badges d’arène Pokémon, tous les copains que l’on s’est faits et que l’on ne reverra sans doute jamais… Qu’est-ce qui est si différent quand on grandit ?

Alors, adulte, je retrouverai cette petite Game Boy, comme un témoin du temps qui a passé.

Les amoureuses, les meilleurs amis, les premières clopes en cachette dans l’arbre du parc… Je reviendrai en ces lieux, mais je sais qu’il n’y aura plus personne.

Les bancs du parc n’ont pas bougé, mais ils portent d’autres rires.

Les graviers crissent toujours sous les pas, mais ce ne sont plus les nôtres.

Et je sais que mon cœur se serrera, et je sais que tout me reviendra sans que quiconque ne revienne.

Alors, mes souvenirs comme des cartes brillantes que j’aurais collectionnées, je les sortirai de ma sacoche.

Je les poserai devant moi et je n’y verrai plus que des éclats de couleurs et des silhouettes familières et rassurantes.

Peut-être que la nostalgie, c’est une partie que l’on n’a jamais terminée.

Mais peut-être aussi que c’est accepter le fait que certaines choses n’ont pas de fin, bien qu’elles nous aient illuminés dans leurs débuts, et qu’elles ne portent pas non plus de souffrance, car celle-ci est proportionnelle à l’intensité d’un souvenir qui n’est plus que ça.

Alors, il nous restera ce flamboiement de mélancolie, comme un doux feu qui réchauffe.

Peut-être que la nostalgie, ce n’est pas le regret du passé.

Peut-être que c’est juste la preuve qu’on a vraiment vécu.

Gaspard Maîtrepierre

*

Born in 1990, Gaspard Maîtrepierre lives and works between Paris and Normandy.

Gaspard Maîtrepierre’s work functions as a pictorial tool that allows humanity to understand and reclaim myths. The artist gathers an array of symbols and allegories, drawing from both ancient and contemporary legends as well as the worlds of science fiction and video games. He translates them into an imagined fresco, where each piece contributes to a broader narrative—an unfolding story that viewers can appropriate, enrich, and evolve within their own imagination.

Through this approach, the artist prompts a reflection on the supernatural nature of certain events. He taps into our most primal intuition, reigniting an ancestral urge to uncover the universe’s mysteries: the lurking shadows at nightfall, the celestial battle that blazed across Nuremberg’s skies in 1561, or those legends that still resonate with an eerie clarity today. His work challenges our ability to comprehend the unknown and the irrational, offering contemporary perspectives on ancient myths while shedding new light on present-day phenomena through a mythological lens.

« What I do not perceive survives my perception. »

To relentlessly question the nature of things, especially when they elude us—this is the essence of his practice. Gaspard Maîtrepierre paints the pathways and multiple interpretative frameworks of mystery, those that will ceaselessly remain open to humankind.

For his third solo exhibition at the gallery, Gaspard Maîtrepierre unveils a series of paintings where ancient myths and contemporary iconographies intertwine into a single narrative fabric. Drawing from antique legends, science fiction, and video game aesthetics, he constructs scenes where fragmented visions of history and the supernatural are re-enacted. Depuis Bourg-Palette, does not seek definitive answers but rather invokes a visual legacy—an uncertainty—offering each viewer the opportunity to explore their own inner mythologies.

Nostalgia, in the end, is a bit like playing Game Boy in the backseat on the way to summer vacation as a child.

All the Pokémon gym badges, all the friends we made and would probably never see again… What really changes when we grow up?

And so, as an adult, I’ll find that little Game Boy again, a witness to the time that has passed.

The lovers, the best friends, the first secret cigarettes in the tree at the park… I will return to those places, but I know no one will be there anymore.

The park benches haven’t moved, but they now carry different laughter.

The gravel still crunches underfoot, but those footsteps are no longer ours.

And I know my heart will tighten, and I know everything will come rushing back—without anyone actually returning.

So, like shiny cards I once collected, I’ll take my memories out of my satchel.

I’ll lay them before me, and all I will see are bursts of color and familiar, comforting silhouettes.

Maybe nostalgia is an unfinished game.

But maybe it’s also the acceptance that some things have no real ending— That though they shone so brightly in their beginnings, they do not carry sorrow. For sorrow is only as deep as the intensity of a memory that is now just that—a memory.

And so, we are left with this blazing melancholy, a gentle fire that warms.

Maybe nostalgia is not the regret of the past.

Maybe it’s simply proof that we have truly lived.

Gaspard Maîtrepierre

Gaspard Maîtrepierre, La vie c’est aussi comme chevaucher un poney en feu, 2024, acrylique sur toile, 60 x 80 cm

Gaspard Maîtrepierre, La Team Rocket a changé, 2025, acrylique sur toile, 60 x 80 cm

Gaspard Maîtrepierre, Des amis que l’on se fait sur la route, 2024, acrylique sur toile, 60 x 80 cm

Gaspard Maîtrepierre, J’aimais les Jojo’s et le Mégalodon, 2025, acrylique sur toile, 60 x 80 cm